Nouvelles technologies informatiques: sans organisation, une simple course à l’échalote ?

Publié le mercredi 11 décembre 2024.

nouvelles technologies informatiques

La tentation d’adopter les toutes dernières technologies est parfois grande dans les milieux de la finance d’entreprise. L’attrait pour l’intelligence artificielle en est un excellent exemple. S’équiper c’est un beau projet, mais pour quoi faire concrètement ? Comment s’y prendre pour une exploitation rationnelle et optimale ?

Finalement, le plus important, ce ne sont peut-être pas les nouvelles technologies informatiques, mais l’organisation des systèmes décisionnels et des processus dans l’entreprise. C’est en tout cas notre vision, en tant qu’accompagnateur pour le déploiement de la technologie IBM Planning Analytics with Watson.

Les nouvelles technologies informatiques et la finance : tour d’horizon

Les systèmes d’information (SI) concernent évidemment l’ensemble des équipes de l’entreprise. Mais, qui dit SI, dit data. Les contrôleurs de gestion et directeurs financiers se trouvent alors en première ligne pour l’exploitation des outils et technologies, dès lors qu’il s’agit de collecter, contrôler, traiter et explorer la data. Les avancées techniques entraînent souvent une évolution de leurs métiers et des organisations.

Ces dernières décennies, la Tech a fait montre d’un niveau d’innovation sans précédent. La Business Intelligence (BI) naît en 1958, entre les mains d’un analyste d’IBM, Hans Peter Luhn. Cette technologie révolutionnaire a bien grandi depuis.

Puis, la BI a vu naître des systèmes plus complexes comme les EPM (Enterprise Performance Management). Outils par excellence destinés au pilotage de la performance, ils se dotent désormais de nombreuses technologies nouvelles. Ils conduisent les financiers d’entreprise à entrer dans une ère où la BI voit ses usages et son efficacité décuplés. Ils apportent des solutions concrètes à toute l’entreprise, par exemple pour les services marketing avec la datascience.

Le terme NTIC signifie “nouvelles technologies de l’information et de la communication”. Il recouvre toutes les solutions techniques qui permettent d’accéder à de l’information, tant pour l’enregistrer, la stocker que pour la diffuser. Cet acronyme représente donc en général tous les appareils et applications utilisés dans ce cadre. Du téléphone à l’ordinateur en passant par la robotique, l’Internet ou l’intelligence artificielle, tous ces processus entrent dans la catégorie des NTIC.

Faisons un petit tour d’horizon des technologies qui ont occupé le devant de la scène et modifié en profondeur le monde de travail. La pandémie de la COVID-19 a clairement favorisé l’usage de certaines d’entre elles. Les services financiers des entreprises ont intégré en particulier : 

  • l’informatique en nuage, cloud ou cloud computing, avec la faculté de travailler simplement et de façon sécurisée de partout ;
  • l’exploitation des données dites massives, soit le big data, grâce à l’intelligence artificielle ;
  • la technologie sans fil ou wireless, qui facilite comme le cloud, le bureau sans fil dans tous types d’endroits ;
  • la communication en mode vidéo, tant pour l’e-learning que pour la visio-conférence.

Les choses s’accélèrent sur le plan technologique. Même pas encore arrivés à mi-chemin de la décennie, nous connaissons de nombreuses innovations en plein essor dans le monde de l’entreprise. Sont en train de s’imposer peu à peu :

  • L’intelligence artificielle sous de multiples formes. Citons le machine learning, l’IAG (IA générative de contenu), les MML ou grands modèles de langage, ainsi que l’IA associée aux robots (RPA). Ajoutons les agents IA ou l’IA agentique, des processus capables de résoudre des problèmes complexes, de générer des plans d’action et de les mettre en exécution.
  • Les solutions innovantes en faveur d’une cybersécurité renforcée. C’est le cas de la protection des données, sur la base de l’IA générative. Citons aussi la détection des deepfakes ou la fiabilité des chaînes d’approvisionnement.
  • La blockchain associée à l’IA, et ses contrats intelligents, comme pour les activités de supply-chain ou de gestion de production.
  • Les services SaaS, favorisés par la généralisation des hébergements en mode cloud notamment.
  • L’Internet des objets, soit l’Internet of Things (IoT). Ce sont des appareils connectés à internet et qui rendent possibles la collecte et le partage des données. Par exemple, IBM Cloud associé à l’IoT conduit à créer de nouveaux modèles économiques en optimisant les opérations.

Chaque fin d’année voit surgir des publications sur les nouvelles technologies informatiques déployées par les grands acteurs dans le monde. Ainsi, IBM investit sur l’informatique quantique. Il développe notamment une “nouvelle génération de supercalculateurs”, en partenariat avec la start-up française, Pasqal.

La gestion d’entreprise et les nouvelles technologies informatiques

La vitesse de développement de toutes ces innovations apporte un vent frais incroyable. C’est souvent, pour le moment, un réel espoir de travailler autrement. Tout comme l’ordinateur et le Web ont révolutionné la plupart des métiers, ces nouvelles technologies informatiques devraient impacter vos directions financières. Oui, mais comment ?

À quoi pensent les DAF ou responsables du contrôle de gestion à l’aube de 2025 ? Sont-ils préoccupés par l’intégration des nouvelles technologies informatiques dans leur organisation ? L’enquête conjointe de la DFCG et de PWC nous donne des éléments de réponse, par ordre d’importance dans les priorités à trois ans des ETI et PME :

  • le pilotage de la performance ;
  • la stratégie de développement ;
  • l’organisation et la gestion des talents ;
  • la gestion du cash ;
  • la maîtrise des risques ;
  • la gestion des processus.

Si on les interroge sur les investissements envisagés pour 2025, voici les priorités citées par ordre d’importance : 

  • le numérique avec la dématérialisation ;
  • la data visualisation ;
  • l’intelligence artificielle ;
  • la RPA (Robotic Process Automation).

Enfin, d’un point de vue technologique, là où tout s’accélère, les DAF restent concentrés sur un usage techno autour de la performance financière. Les enjeux se situent dans l’exploitation agile des données ainsi que de leur gouvernance. Ils attendent majoritairement un usage de l’IA au quotidien dans les équipes, d’abord pour les prévisions. Ils demeurent vigilants face aux risques exacerbés sur le plan de la cybercriminalité, car elle peut entacher la valeur de l’entreprise.

Le syndrome de l’objet brillant ou de FOMO (fear of missing out) peut toutefois vous perdre, dirigeant comme directeur financier. Certes, vos collaborateurs, notamment les contrôleurs de gestion, sont avides de nouvelles méthodes et outils de travail numériques. C’est de votre responsabilité de leur apporter des solutions opérationnelles et novatrices pour casser les silos, dépasser les limites d’Excel et réduire leur charge mentale.

Mais, vouloir intégrer le dernier objet, module IA ou service SaaS à la mode ne suffit pas. L’attrait de ces nouvelles technologies informatiques bien réel est à canaliser. Elles ne permettent pas, seules, de réussir sur le plan du business. Elles y contribuent, à condition de travailler d’abord l’organisation et de sérier les besoins et usages.

Une des voies pour déployer la technologie dans les organisations consiste à intégrer de nouvelles compétences dans les équipes. Le CFO évolue vers un poste de CAO ou Chief Analytics Officer. Il embauche parfois des data scientists. Il inculque une culture plus data-driven.

Pour autant, dans la vie de tous les jours, en dehors de ChatGPT ou son équivalent, l’incorporation de nouvelles technologies comme l’intelligence artificielle, reste souvent assez timide. Tous les DAF sont convaincus que leurs équipes doivent l’utiliser au quotidien. Toutefois, ils restent perplexes face aux risques de confidentialité et de sécurité. Ils ne savent pas par où commencer, comment s’organiser et pour quelle utilisation concrète. Pourtant, l’IA générative dans les EPM devient plus qu’une réalité par exemple.

L’organisation au cœur des processus, un préalable à l’intégration pratique des technologies émergentes

La stratégie générale d’entreprise gagne à intégrer un volet stratégie data. Les données sont partout. Leur volumétrie ne cesse d’augmenter. Et, les informations et enseignements que vous en retirez sont précieux pour le processus décisionnel. Or, la gouvernance de ces données repose en grande partie sur vos systèmes d’information.

La tentation d’adopter les dernières technologies à la mode peut être grande. Évidemment, tout éditeur de logiciel, de SaaS, de chatbot, etc. vous explique dans sa communication sur les réseaux sociaux ou sur son blog que son outil apporte plus, mieux et plus vite que le précédent. Et c’est souvent le cas. Mais, dans la vraie vie, les nouvelles technologies informatiques doivent conduire à plus qu’une promesse.

La base de la réflexion consiste à identifier le besoin. Adopter la Tech, oui, mais pour quel usage ? Vous savez bien que pour réussir le moindre cadeau de Noël, mieux vaut se mettre dans la peau de celui qui le reçoit. Sinon, vous faites juste plaisir à votre ego. Pour les systèmes d’information, c’est pareil. Les nouvelles solutions doivent s’insérer dans la vie au quotidien de vos collaborateurs, de façon pragmatique et en toute sécurité.

Ensuite, la question de l’organisation se pose. Notamment, êtes-vous certain de la qualité de vos données ? En effet, plaquer un nouvel outil Tech sur un pack de données manquant de fiabilité et de pertinence, c’est courir à la catastrophe. Avec une technologie comme l’IA ou la RPA (automatisation), vous aggravez les choses. Le temps se raccourcit pour traiter un volume important de données, mais le manque de qualité peut générer des résultats totalement faux. Avec l’IA, le besoin de fiabilisation de la data s’accroît.

Les nouvelles technologies exigent de fonctionner en mode projet, comme pour toute implémentation de systèmes informatiques. Même un simple chatbot conversationnel disponible pour les collaborateurs constitue bien plus qu’un gadget de la Tech. Une communication, voire une formation, s’impose dans toutes les entreprises. Pourquoi, quand et comment demander de l’information à l’IA ? Comment entrer correctement en communication avec le robot ? Comment créer des prompts performants ? 

Vous envisagez d’exploiter la technologie IA pour vos analyses prescriptives ? IBM Planning Analytics with Watson vous offre cette possibilité technologique. Commencez par concevoir des usages précis afin de bâtir vos modèles. Par exemple, lancez-vous pour améliorer la fiabilité de votre calcul des besoins (CBN). Enrichissez les prévisions de vente à moyen terme avec des données et paramètres externes qui influent sur le marché.

Associez les responsables des services supply-chain et commerce pour identifier les indicateurs clés à intégrer au processus ainsi que les horizons des prévisions. Construisez vos abaques. Testez-les. Itérez. Modifiez et pivotez si c’est nécessaire. Lorsque le modèle est au point, bâtissez une communication autour et déployez son utilisation au quotidien.

Les services contrôle de gestion sont férus d’outils nouveaux qui vont les aider au jour le jour. Mais, sans information, formation et communication, l’usage réel risque de rester limité. En outre, l’attrait pour la nouveauté numérique représente une chance d’associer tous les collaborateurs à de tels projets, en mode brainstorming.

La digitalisation, l’automatisation, le cloud, l’IA, etc. ce sont autant de technologies qui prennent de plus en plus de place dans la vie privée. Chacun a un avis, une expérience, des astuces à partager. Aussi, le mieux pour l’organisation c’est de fonctionner en mode collaboratif en méthode bottom-up et non top-down. C’est évidemment un bon levier pour la motivation.

Pour favoriser le déploiement effectif des nouveaux outils, rien de mieux que de définir des cas d’usage et d’évaluer leur mise en pratique réelle. Inventez des mini-challenges pour initier l’utilisation concrète. Récompensez périodiquement les petites victoires obtenues. Commencez par déployer les outils dans les services ou business units les plus favorables aux nouvelles technologies. Ces key users, disponibles pour se lancer, sont vos meilleurs ambassadeurs pour faire tache d’huile dans le reste de l’entreprise.

Nouvelles technologies dans les SI : la clé c’est l’organisation

Ajoutons un point important : l’organisation de votre projet informatique avec des consultants et conseils externes spécialisés. Intis accompagne les services financiers dans l’adoption et le déploiement de solutions EPM, selon la technologie IBM. Nous attachons beaucoup d’importance à l’analyse du projet et à la manière de faire évoluer l’organisation pour une exploitation optimale des données. L’objectif est bien de redonner de la bande passante et de l’autonomie aux équipes ainsi que de casser les silos auxquels conduit la bureautique. Si vous envisagez d’adopter de tels outils dans votre entreprise, contactez-nous pour en parler et pour organiser une démo.


Publié le mercredi 11 décembre 2024

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