Contrôleur de gestion, un métier qui évolue en profondeur tout comme sa boîte à outils

Publié le lundi 15 juillet 2024.

Métier contrôleur de gestion

La comptabilité reste un socle essentiel au pilotage de la performance, même par un business partner. Toutefois, le financier en entreprise s’en détache de plus en plus. Il est loin le temps où le métier de contrôleur de gestion signifiait surtout pointer des tableaux de chiffres sur Excel, ou pire, des listings de données au format papier. Pour ces professionnels, les avancées technologiques inversent la répartition du temps de travail, entre le data crunching et l’exploitation analytique de l’information financière.

Et c’est tant mieux, car la société évolue tout comme les mentalités. Aucun FP&A comme on dit aujourd’hui, ne souhaite plus travailler comme au temps de son grand-père. Nous vous proposons un état des lieux des nouveaux métiers autour de la gestion d’entreprise et des outils qui changent enfin leur vie.

Contrôle de gestion : des profils qui évoluent en même temps que la société

Les années 2020 sont probablement parmi celles qui connaissent la plus grande révolution comportementale face au monde du travail. La pandémie de la COVID-19 est passée par là et rien ne sera plus jamais pareil.

Les prémices étaient là depuis quelque temps. Mais, c’est clairement après les périodes de confinement et de télétravail intensif que les nouvelles mentalités au travail se confirment. Avec le phénomène de la grande démission, un turnover croissant et une attractivité compliquée, le secteur de la finance voit les nouveaux comportements rebattre les cartes. Le métier de contrôleur de gestion ne pouvait que se réinventer.

Les contrôleurs de gestion qui acceptent juste de contrôler les données comptables, les vérifier et les utiliser pour le calcul d’indicateurs clés se font de plus en plus rares. La nouvelle recrue, souvent moins introvertie, n’est plus vissée à sa chaise devant Excel. Plus responsable et engagée, elle veut être en prise avec l’activité et trouver du sens dans chaque mission professionnelle

Peu importe que le collaborateur ait fait de très longues études, suivi des formations supérieures ou pas. Que le contrôleur de gestion soit diplômé d’une grande école, titulaire d’un bac+2 du type BTS, de formation comptable ou non, il adhère au projet d’une entreprise si ses valeurs rejoignent ses propres préoccupations. C’est particulièrement le cas au niveau de la responsabilité sociétale et environnementale (RSE).

Les fichiers Excel, les tableaux de bord et le reporting financier sont seulement des outils au service de leur propre stratégie, et non plus une finalité. Les nouveaux contrôleurs de gestion visent le maximum d’efficacité au travail, grâce aux nouvelles technologies. Ils cherchent ainsi à inverser le temps passé à diffuser les chiffres et celui consacré à leur analyse opérationnelle.

Les nouveaux gestionnaires d’entreprise cherchent à collaborer davantage avec le management et la direction générale. Ils veulent peser dans l’opérationnel, voire orienter la décision. Ils sont férus d’interactions avec les responsables des activités, dans une vraie relation de fournisseur à client interne, et sous un mode collaboratif.

En plus de ces fortes mutations souhaitées par les contrôleurs de gestion, l’époque voit l’intérêt des jeunes diplômés augmenter pour le métier. Les cabinets d’audit peinent, eux, à attirer les jeunes embauchés. Pourtant, ils constituaient pendant des décennies la voie royale pour les futurs talents de la finance d’entreprise.

Désormais, le métier de contrôleur de gestion séduit tous les diplômés attirés par la chaîne de valeur. Or, s’il existe un endroit où son exploitation devient cruciale dans les entreprises, c’est bien au sein des directions financières !

Métier du contrôleur de gestion : un nom à réinventer pour mieux coller à son contenu ?

Face à ces fortes évolutions de la profession comme de la société, doit-on conserver cette terminologie ? Les fiches métier du contrôleur de gestion continuent à utiliser ce terme. Mais d’autres apparaissent désormais. Et ce n’est pas fini.

fp&a

C’est le terme que vous rencontrez le plus souvent à la place de l’expression contrôle de gestion : FP&A. Cet acronyme signifie “Financial Planning and Analysis”. C’est donc en français le processus de planification et d’analyse financière. Ce concept dépoussière le métier. Il efface le mot un peu négatif de “contrôle”.

Utilisée aussi par les logiciels éponymes, l’expression FP&A a tendance à s’imposer de plus en plus dans les entreprises. Elle se retrouve notamment dans les services corporate qui disposent d’une équipe dédiée à ces actions : la planification et l’analyse financière.

La notion de pilotage de la performance est sur toutes les lèvres. Ce n’est pas vraiment nouveau. Toutefois, la pression s’intensifie. Les multiples facteurs d’urgence et de complexité vécus par les entreprises mettent au-devant de la scène l’importance pour la gestion de vraiment maîtriser la performance. Ajoutons la croissance incessante de la data, la dématérialisation des flux et le raccourcissement des délais. C’est l’heure des CPO ou chief performance officers.

Voilà autant d’ingrédients qui imposent aux contrôleurs de gestion de réellement prendre leur place dans ce pilotage de la performance. C’est une question stratégique pour un CFO en quête de contrôle et de visibilité, en tant que business partner des dirigeants.

La notion de performance semble toutefois déjà supplantée. Les enjeux des directions financières se situent désormais autour du concept de valeur. Le CFO deviendra un CVO, chief value officer. Sans quoi, il risque de perdre le match au sein de la direction de l’entreprise. Les nouveaux défis des métiers de la finance et de la gestion consistent à maîtriser la valeur, soit à atteindre l’efficacité dans les résultats, et cela tous azimuts. L’axe d’analyse dépasse largement le domaine traditionnel financier et comptable.

Ce processus de pilotage de la valeur change le métier au sein de la direction financière. C’est une implication plus forte dans la stratégie globale de l’entreprise. Les notions de comptabilité triple capital ou de comptabilité CARE (Comprehensive Accounting In Respect of Ecology) prennent le pas peu à peu dans les entreprises.

Avec l’importance croissante du reporting extra-financier, ESG, RSE et maintenant CSRD, les objectifs sont bien d’analyser et de maximiser la valeur partout. Le management de la valeur concerne la finance, l’environnement et le sociétal. Qui mieux que le contrôleur de gestion peut remplir cette fonction ?

métier contrôle de gestion

Ce terme de business partner se rencontre de plus en plus, même s’il n’est pas récent. Dans les faits, c’est surtout le directeur financier qui occupe cette place auprès d’un directeur général. Toutefois, c’est envisageable pour un contrôleur de gestion à son niveau de poste, au sein d’une business unit, d’une filiale ou d’un service opérationnel.

Grâce à une réduction du temps passé à la fiabilisation des données et à la production des reportings, le contrôleur devient un gestionnaire en prise avec l’activité et la décision. Le processus budgétaire en mode bottom up constitue un excellent exemple. C’est une bonne école pour se positionner comme business partner junior. Il en va de même pour des métiers comme celui de contrôleur de gestion commercial, contrôleur de gestion industriel ou contrôleur financier en filiale.

Le métier de contrôleur de gestion présente une autre évolution majeure. C’est le pilotage de la trésorerie de l’entreprise ou du moins sa surveillance par des KPI. Autrefois cantonné plutôt au suivi et à l’analyse du compte de résultat, le gestionnaire s’intéresse désormais au bilan. Et, plus particulièrement, il étudie le cycle de conversion du cash (CCC).

La fonction finance se préoccupe davantage de la situation du cash. Elle implique les contrôleurs de gestion dans l’analyse des processus liés à la trésorerie. C’est un axe devenu essentiel dans l’activité du contrôle de gestion. Citons notamment :

  • la production d’indicateurs clés pour le cash management
  • le suivi du BFR réel ou normatif, des DSO, DIO et DPO ; 
  • l’analyse et le suivi des balances âgées.

De nouvelles compétences métier du contrôleur de gestion grâce aux outils et technologies

Cette évolution de l’activité professionnelle d’un contrôleur de gestion devient possible grâce aux outils et aux nouveautés technologiques à sa disposition. Nous vous recensons ici les solutions majeures à adopter pour un contrôleur de gestion 2.0, qu’il soit FP&A, business partner ou analyste de la valeur.

La notion de data lake prend tout son sens dans une activité professionnelle quand une grande quantité de données devient accessible en quelques clics, de façon structurée, fiable et sécurisée. C’est bien les technologies comme la dématérialisation de la facturation et l’automatisation comptable qui rendent ces processus possibles. La mise à disposition de la data devient simple. Reste alors au contrôleur de gestion, grâce à ses compétences métier, à exploiter cet or noir dans son activité quotidienne.

La Business Intelligence (BI) a plusieurs décennies d’existence. Mais, les outils actuels ont franchi une marche très importante. D’ailleurs, le métier de contrôle de gestion impose désormais de se tourner plutôt vers les outils EPM (Enterprise Performance Management).

Ces logiciels comportent d’abord les fonctionnalités d’une solution BI. Ils disposent des étapes classiques d’une chaîne décisionnelle :

  • collecte et stockage des données ;
  • traitement et structuration des données en vue de leur exploitation ;
  • exploitation et analyses (cubes OLAP, analyses multidimensionnelles, tableaux de bord et indicateurs grâce à la datavisualisation) ;
  • restitution et partage de l’information issue de l’analyse.

Mais les solutions EPM vont bien plus loin au niveau du métier du FP&A. Elles permettent de se projeter dans la planification et la simulation. Elles ajoutent une pile d’analyse tournée vers l’avenir, contrairement aux logiciels de BI qui exploitent les données passées. C’est exactement ce que nous proposons chez Intis avec IBM Planning Analytics with Watson, une solution à découvrir par tout contrôleur ou responsable du contrôle de gestion.

métier contrôle de gestion

Chez Intis, nous déployons des solutions EPM dans les services contrôle de gestion. Voici quelques exemples d’applications concrètes rendues possibles grâce aux technologies exploitées par nos outils. Ainsi, que vous soyez contrôleur de gestion ou FP&A, vous pouvez notamment :

  • explorer les données, grâce à l’intelligence artificielle de Watson, voire leur parler avec la Smart Data Discovery ;
  • exploiter une grande quantité d’informations, du type big data et réaliser des analyses prédictives de données internes ou externes à l’entreprise ;
  • accroître le mode de travail collaboratif au sein de l’entreprise, par exemple avec le pilotage du plan commercial, une fonctionnalité essentielle pour fluidifier le processus budgétaire ainsi que le rolling forecast ;
  • réaliser de l’analyse extra-financière, en prise directe avec les informations opérationnelles non issues de la comptabilité ;

préparer le reporting extra-financier ou RSE de votre entreprise.

L’EPM, un outil multifacette qui révolutionne le métier de contrôleur de gestion

Quel que soit le poste, dans l’opérationnel, au sein d’une équipe corporate, ou responsable d’un service, les outils EPM aident le contrôleur de gestion à remplir ses objectifs professionnels avec efficacité. La formation et les études comptent pour occuper un tel emploi, mais elles ne font pas tout. La réalisation des missions en toute sérénité exige que l’entreprise équipe ses gestionnaires des meilleurs outils BI et EPM

Intis s’attache justement à vous faciliter la vie en tant que professionnel du chiffre et de la data. Nous vous apportons notre expertise d’intégrateur de la technologie IBM data & IA. Vous pouvez ainsi déployer la solution la plus adaptée à votre organisation et à ses contrôleurs de gestion.