En mode gestion de projet, on sait que ça ne va pas se passer comme prévu, c’est le b-a ba du projet.
Heureusement, on a un super outil : la méthode scrum. Lors des différents projets au cours desquels j’ai accompagné les équipes métiers, j’ai pu expérimenter et roder cette méthode AGILE très prisée en ce moment, voir ses avantages et ses limites…
La méthode Scrum, qu’est-ce que c’est ?
La méthode Scrum est un cadre de travail qui permet de répondre à des problèmes complexes et changeants, tout en livrant de manière productive et créative des produits de la plus grande valeur possible (the Scrum Guide). Concrètement, cela passe par une amélioration du management et des pratiques qui encadrent la production. On oublie le gros livrable en fin de projet qui ne correspondra peut-être pas aux attentes et on découpe en petits livrables validés par étapes, tout au long du projet.
Comment la met-on en place au sein d’une équipe projet ?
Au sein de l’équipe Scrum, on distingue trois acteurs : le product owner, le scrum master et la scrum delivery team (l’équipe de développement). Chacun a un rôle bien spécifique.
Le product owner : c’est le guide, il porte la vision du projet, garde en tête l’objectif.
Le scrum master : il est au service de l’équipe projet, c’est le garant de la méthode.
La scrum delivery team : c’est l’équipe qui va réaliser le produit.
Les équipes choisissent elles-mêmes comment elles veulent travailler. On peut parler d’auto-organisation. L’avancement du projet se fait de manière itérative, on optimise en prévoyant, on contrôle les risques.
Concrètement, le travail se fait sur deux axes :
- la division du temps en blocs d’itération, appelés sprints. Sur nos projets, on met en général en place des sprints de 2 ou 3 semaines. Cette durée me parait optimale et c’est celle recommandée par la méthode. Bien sûr, la division du temps se fait en fonction de la taille du projet et du temps prévu initialement pour finaliser le projet.
- le découpage des besoins du client (en user stories). Les fonctionnalités présentes dans une user story doivent être précisées au fur et à mesure des sprints. Le découpage est important pour que les principaux items contenus dans le sprint puissent être testés et terminés dans un seul bloc de temps. Pour s’assurer d’avoir suffisamment de contenu dans un sprint, je recommande de prévoir des fonctionnalités facultatives.
Comment se passe les projets en méthode AGILE dans la vraie vie ?
Rien à dire sur le concept…
Une méthode qui permet de valider la solution pas à pas, c’est éviter d’avoir à casser le ‘’déjà effectué’’ pour revenir dessus et tout refaire. A priori, un gain de temps et un travail facilité pour un résultat payant.
La réalité : du scrum hybride.
Souvent, les initiateurs des projets au sein des entreprises ont entendu parler de la méthode, mais la
découvrent vraiment au cours du projet. Beaucoup d’entreprises aiment travailler de manière traditionnelle et souhaitent continuer à utiliser la méthode en cascade ou en V et y ajouter des pratiques SCRUM. C’est faire ce que l’on appellera du « scrum hybride ». La difficulté, en tant que consultant, c’est donc de s’adapter au contexte client. Mais ça tombe bien, on est agile !
Un exemple ?
En théorie, dans la méthode agile : pas de chef de projet. Mais ce n’est pas dans les habitudes des entreprises… Dans la vraie vie, le rôle de scrum master est souvent confondu avec celui de chef de projet… Du coup, on réadapte le rôle en fonction du besoin.
Même si le scrum guide recommande d’adopter la méthode dans son ensemble, la question reste ouverte : vérité ou déformation scrum ?
Le point de difficulté, c’est que la méthode en v et la méthode agile sont opposées dans leur mode de fonctionnement et que l’alliance des deux, même si elle ne remet pas en cause le projet, peut faire perdre du temps.
Les 3 piliers de la méthode AGILE : transparence, inspection et adaptation.
La transparence implique une compréhension collective. Tout est souvent une question de terminologie. Une langue commune à tous est donc indispensable notamment sur la notion de « fait » ou « terminé ». Ces termes doivent signifier la même chose pour tous les acteurs du projet.
L’inspection, c’est la détection des déviations. Votre maison est bien avancée dans la construction mais impossible de finir dans les temps avec les ressources qui ont été allouées.
Que faire ? Faire preuve d’adaptation ! On donne des délais et/ou ressources supplémentaires pour que l’équipe en charge puisse être en mesure de livrer ce que vous avez demandé. Dans la liste des étapes à suivre, on prend en compte ces déviations et on adapte la liste pour que cela ne se reproduise pas : ré-estimations, élargissement de l’équipe, reprécisions (très précisément !) des besoins et du livrable attendu.
Mon point de vue sur la méthode agile
La planification d’un sprint est une phase clé et compliquée à mettre en œuvre. Ne pas hésiter à bien prendre le temps pour le planifier !
Mes préconisations pour l’ensemble des projets : bien estimer les items, allouer des équipes de développement à temps plein et bien coordonnées, prévoir des stories obligatoires et facultatives, ce qui permet d’avoir une marge de manœuvre.
La méthode Scrum est une méthode qui présente de nombreux avantages. Elle est flexible surtout par rapport aux besoins métiers, qui peuvent changer au cours de plusieurs mois de projet.
Ça permet de prioriser !
Elle est adaptable ! Les points prioritaires peuvent changer. La méthode permet de les re-prioriser. C’est à ce moment-là que les trade-off commencent. 🙂 C’est la méthode idéale pour un marché qui évolue beaucoup !
Mes préconisations, en bref :
- parler la même langue
- suivre les thématiques d’un sprint à l’autre
- assurer le passage de relais entre les équipes
La méthode commence à devenir intéressante quand elle est rodée : il faut 2 ou 3 projets pour se faire la main.
Pour moi, les critères indispensables de la méthode sont :
- La fiabilité dans les estimations,
- une équipe de développement auto-organisée
- Des livrables réalistes compte tenu des délais et des users stories bien découpées pour le besoin métier.
On préconise donc de commencer sur un petit projet ou un projet de taille moyenne : d’une durée d’environ 2 mois, pour avoir le temps de faire quelques sprints, et avec peu d’acteurs impliqués (mais pas moins de 3, dit la méthode !).
Chez Intis, on aime bien la méthode agile car elle correspond en général bien aux projets menés, et d’une manière générale aux projets BI et d’élaboration budgétaire.
Mon bilan
Très contente de la méthode scrum et toujours hâte de m’atteler à d’autres projets pour l’appliquer toujours mieux dans d’autres contextes clients…
Pour en savoir plus sur la méthode scrum, une vidéo sympa
ET PROCHAINEMENT : Tous les ingrédients de la recette Intis pour une application de la méthode agile optimale !