Quand la trésorerie est tendue, plus grande est la tentation de ralentir le paiement de ses fournisseurs. Alors, que faire ? Ralentir ses délais de paiement ? Récupérer plus vite ce que nous doivent nos créanciers ? Tout le monde recherche l’équilibre… dans le respect des lois ! Et le directeur financier est au cœur de la réflexion. La solution : optimiser sa trésorerie.
Lutter contre les retards de paiements
Malgré une légère amélioration en 2016 (retards passés en dessous de 12 jours), 32% des entreprises restent affectées par des retards. Avec une forte différence en fonction de la taille de l’entreprise : moins d’1 grande entreprise sur 2 paie ses fournisseurs dans les délais, contre 2/3 des PME.
Les sanctions concernant les délais de paiement*
2500 contrôles ont eu lieu en 2016. Ils ont mené à 228 procédures d’amendes (11M€) dont 70 concernent de grands groupes et leurs filiales. Les noms des 29 entreprises sanctionnées ont été rendus publics. Pour les grandes entreprises, c’est surtout la réputation que cela engage.
(* Observatoire des délais de paiement, Finance et gestion, Juin 2017, DFCG)
Règlement fournisseur : les bonnes pratiques métiers*
LA bonne pratique : s’organiser. Plus spécifiquement, formaliser, analyser et travailler sur un processus de règlement transverse.
Ce n’est pas toujours une question financière ou de disponibilité du cash. Les retards de paiement sont souvent liés aux processus, à des limites d’équipements ou de sous-organisation.
Mais les entreprises doivent se conformer : au respect de la réglementation, à la mise en conformité avec les organes de contrôles et à une recherche d’efficience pour un processus transverse, comptant des impacts/coûts cachés importants (litiges, nouveaux référencements…).
La réglementation des délais de paiement
Depuis Janvier 2013, les entreprises doivent tenir compte des délais de paiement (contraignants) prévus avant la LME. Elles doivent régler spontanément 40€ à titre forfaitaire en cas de retard de paiement. Elles peuvent être soumises à un taux d’intérêt trois fois supérieur au taux légal, par les fournisseurs.
Une contrainte de compliance y a également été ajoutée : les commissaires aux comptes doivent, depuis juillet 2016, préciser si leurs clients respectent bien les délais de paiement fournisseurs.
Pour faire face : documenter ses processus tout en démontrant une maîtrise de leurs risques. L’audit est ainsi une belle opportunité d’optimiser l’ensemble des flux de facturation. Deux phases pour optimiser ses flux :
Une phase d’identification
- Identifier au plus tôt tous les dysfonctionnements potentiels : non réception des factures, taux de litiges importants, taux d’aller-retours avec les fournisseurs, circuit de comptabilisation…
- Optimiser son processus : prise de conscience de sa transversalité et de la pluralité des acteurs (commerciaux, juristes, fiscalistes, contrôle de gestion, direction générale…)
- Etre vigilant dès le premier contact avec les fournisseurs : solidité financière, aptitude à se conformer à la législation
- Sensibiliser les fournisseurs en indiquant les étapes du processus
- Communiquer en interne ses principes pour que tous en fassent le même usage
- Vérifier et tester l’adéquation du processus avec le fonctionnement des parties prenantes et identifier les possibles points de blocages
L’audit et la documentation légale du processus peuvent aider l’entreprise à connaître son propre fonctionnement et estimer son niveau de risque. Un diagnostic préliminaire auprès d’un expert est également conseillé.
Une phase de mise en œuvre
Une fois le processus cible formalisé :
1) Identifier les outils à mobiliser : validation du référencement et/ou des coordonnées bancaires, suivi des engagements, dématérialisation des flux entrants…
2) Assurer le déploiement opérationnel et accompagner le changement des usages
3) Assurer un suivi de fonctionnement correct.
(* Article de David Dogimont, Associé Mazars, Finance et gestion, Juin 2017, DFCG)
Voilà ! Vous savez comment anticiper et maîtriser vos paiements dans les délais !